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CHIMIE

mier, d’amender la terre, de l’ameublir et de la rendre plus perméable à l’air et à l’eau ; le second, de l’échauffer par les progrès successifs de la décomposition et de la fermentation : si, au contraire, la terre est légère, poreuse, calcaire et chaude, les fumiers courts sont préférables, parce qu’ils s’échauffent moins, qu’ils se lient mieux avec le sol, et qu’au lieu d’ouvrir la terre, déjà trop poreuse, aux filtrations de l’eau, ils modèrent l’écoulement de ce liquide : une longue expérience a fait connaître ces vérités aux agronomes observateurs.

Lorsqu’il s’agit d’appliquer les fumiers à telle ou telle nature de terrain, on peut se conduire d’après l’observation acquise : les fumiers des bêtes à laine sont les plus chauds ; viennent ensuite ceux du cheval ; ceux des vaches et des bœufs sont les moins chauds de tous.

Les substances animales, molles ou fluides s’altèrent le plus facilement. Les progrès de la décomposition sont d’autant plus rapides, qu’elles contiennent moins de sels terreux. Leur putréfaction produit du gaz ammoniacal en abondance ; ce résultat les distingue des matières végétales, dont la décomposition ne