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CHIMIE

terres à la même température est cornue de la plupart des agriculteurs, et quelques-uns en tirent un parti avantageux. Sur les plateaux qu’on cultive aux flancs des Alpes, on jette de la terre noire sur les couches de neige pour en hâter la fonte, et pouvoir cultiver à temps le sol qu’elles recouvrent. On emploie des moyens semblables pour presser la végétation dans les serres et les orangeries ; les murs noircis, de la suie répandue sur un sol, concentrent et fixent la chaleur à tel point, qu’au mois de juillet, sur le Cramont, élevé de mille quatre cent deux toises, où la température était de cinq degrés, M. de Saussure ayant placé une boîte doublée de liége noirci, dont l’ouverture était fermée par trois glaces placées à quelque distance l’une de l’autre, vit le thermomètre contenu dans la boîte monter à trente degrés depuis deux heures jusqu’à trois.

Indépendamment de la chaleur naturelle que l’atmosphère communique au sol, et des modifications qu’elle y reçoit par la nature et la couleur des principes constituans, l’art peut encore l’élever ou l’abaisser à son gré : les fumiers développent plus ou moins de