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CHIMIE

On peut considérer l’air comme un véhicule qui se charge constamment d’une quantité plus ou moins considérable d’eau en vapeurs, et qui en dépose une partie sur la terre par la fraîcheur des nuits ; la surface du sol et les feuilles des végétaux en sont souvent mouillées dès le matin ; le retour du soleil et de la chaleur évapore ce liquide, qui retombe le soir et pendant la nuit : c’est ainsi que par ce mouvement alternatif, déterminé par les variations de température qui ont lieu pendant les vingt-quatre heures, l’eau est sans cesse appliquée à la plante pour la préserver de l’effet des chaleurs excessives, qui en dessécheraient tous les organes.

Les vapeurs aqueuses suspendues dans l’air commencent à se condenser et à se précipiter au coucher du soleil ; elles entraînent et amènent avec elles la plupart des émanations qui s’étaient élevées pendant le jour ; ces émanations, presque toujours bienfaisantes pour la plante, qui s’en nourrit, sont souvent dangereuses et délétères pour l’homme, et ce n’est pas sans raison qu’il redoute et évite le serein.

Dans les climats du midi, où le soleil est