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CHIMIE

charrient avec le limon des premières, et de ce mélange il résulte des modifications infinies dans la nature des dépôts qui se forment.

Il arrive même souvent que ce mélange du limon de deux rivières forme un dépôt plus fertile que ne le serait chacun d’eux séparément ; l’un corrige les défauts de l’autre et lui sert d’amendement : c’est ainsi que les débris des montagnes quartzeuses, mêlés aux principes argileux et calcaires provenant des débris d’autres montagnes, constituent une terre plus fertile que celle qui proviendrait de la décomposition de chaque montagne séparément.

Ainsi la plupart des terres consacrées aujourd’hui à la plus riche culture, ne sont que les débris de ces montagnes imposantes, dont les flancs, déchirés et entraînés par les torrens, se réduisent en poudre dans le trajet qu’ils parcourent, et se déposent dans les vallées pour y former la base de l’agriculture. Sans doute, on ne peut pas rapporter à d’autres causes qu’à celles que je viens d’indiquer, la formation des terres arables qui existent dans les vallées ; mais celles qui couvrent ces vastes