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J’ai fourni tous ces détails et beaucoup d’autres, dans un ouvrage présenté à la Société royale des Sciences de Montpellier ; j’y ai prouvé, d’après les résultats de mes expériences en grand, que le mélange mieux entendu de nos terres pouvoit nous fournir les plus belles et les meilleures poteries dans tous les genres.

2°. La fayance ne differe de la poterie dont nous venons de parler, que par le degré de finesse des terres employées, et la nature de la couverte ou vernis.

La couverte de la fayance, n’est, comme l’on sait, qu’un verre rendu opaque par l’intermède de l’oxide d’étain ; c’est ce verre qu’on appelle émail.

Pour faire le bel émail blanc des Fayanciers, on calcine ensemble 100 livres de plomb, 30 d’étain, 10 de sel marin et 12 de potasse purifiée : ce mélange calciné et fondu donne un bel émail, qu’on applique comme le vernis dont nous avons parlé.

Bernard de Palissy a excellé dans l’art de la fayancerie, et c’est à lui que nous devons nos premières connoissances en ce genre[1].

  1. Je ne puis pas me refuser à placer ici quelques traits de la vie malheureuse de ce grand homme qui vivoit dans le quinzième siècle : natif du diocèse d’Agen, il fut d’abord employé à lever des plans ; mais le goût de l’histoire naturelle l’arracha à ces premières occupations, et il parcourut, pour s’instruire, tout le Royaume et la basse Allemagne. Le hazard lui fit tomber