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où il a vu des inscriptions gravées dans la pierre, aujourd’hui relevées en bosse. Baglivi a donné un traité sur la végétation des pierres, dans lequel il cite beaucoup de faits de cette nature.

Tout le monde connoît les dépôts de la source des environs de Clermont ; mais la plus étonnante de toutes les sources pétrifiantes est celle de Guancavelica dans le Pérou : Barba, D. Ulloa, Frezier, nous en ont donné la description ; Feuillée nous apprend que cette eau sort très-chaude du milieu d’un bassin quarré, et se pétrifie à peu de distance de sa source. Cette eau est d’un blanc tirant sur le jaune : on s’est servi de ces incrustations pour bâtir les maisons de Guancavelica ; les ouvriers remplissent des moules de cette eau, et, quelques jours après, ils les trouvent incrustés de pierre ; les Statuaires y exposent des moules, et ils n’ont qu’à donner le poli pour rendre leurs statues transparentes : tous les bénitiers de Lima sont de cette matière, et d’une grande beauté. Journ. des observ. t. 1, p. 434.

En 1760, M. Vegni imagina de tirer parti de la craie très-blanche qui est charriée par les eaux des bains de St. Philip en Toscane : pour cet effet, on fait parcourir à l’eau un espace d’environ un mille, afin qu’elle dépose le soufre, la sélénite et le tuf qu’elle charrie ; l’eau, ainsi épurée, est employée à la confection des bas-