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que la chimie nous a appris de nos jours, sur l’air, l’eau et le feu, on sentira combien les liens de ces deux sciences ont été resserrés : avant cette révolution, la physique se voyoit réduite à un pur étalage de machines ; et cette coquetterie, en lui donnant un éclat éphémère, en auroit étouffé les progrès si la chimie ne l’avoit rappelée à sa véritable destination. Le célèbre chancelier Bacon, comparoit la magie naturelle (physique expérimentale de son temps) à un magasin où l’on voit dans un tas de jouets d’enfans quelques meubles riches et précieux ; on y débite, dit-il, du curieux pour de l’utile : que faut-il de plus pour attirer les grands et pour former cette vogue passagère qui finit par le mépris ? Philosoph. du Chanc. Bacon, Chap. 12.

La physique de nos jours ne mériteroit plus les reproches de ce célèbre Philosophe : cette science re-