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de fumer une terre, on a besoin encore d’un mélange de principes terreux si bien assorti, qu’il puisse fournir une nourriture convenable, permettre aux racines de pouvoir s’étendre au loin pour pomper le suc nourricier, donner à la tige une base fixe, recevoir, retenir et fournir au besoin le principe aqueux sans lequel rien ne végète ; il est donc essentiel de connoître la nature de la terre, l’avidité qu’elle a de se saisir de l’eau, la force avec laquelle elle la retient, etc. Ce sont là des études qui fournissent des principes que la seule pratique ne présente que tard et imparfaitement.

Chaque germe demande une terre particulière : le seigle végète librement dans les débris arides du granit, le froment dans la terre calcaire, etc. Et comment pourra-t-on naturaliser des productions étrangères, si on n’a pas assez de connoissances pour leur fournir une terre analogue à celle qui leur est naturelle ?