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genre d’occupation dont il faisoit en secret ses délices ! Le titre de Chimiste étoit presque un opprobre ; et le préjugé qui le confondoit avec ces souffleurs éternels qui ne méritoient de sa part que pitié, a retardé peut-être de plusieurs siècles la renaissance des arts, puisque la chimie devoit leur servir de base. Si les Princes, amis des arts et jaloux d’une gloire pure et durable, avoient eu soin d’honorer les savans, de recueillir précieusement leurs travaux et de nous transmettre sans altération les annales précieuses du génie des hommes, nous serions dispensés de fouiller dans les premiers temps pour aller consulter quelques débris échapés au naufrage ; et nous nous épargnerions le regret de convenir, après bien des travaux inutiles, qu’il ne nous reste des chefs-d’œuvre de l’antiquité que pour nous donner une idée de la supériorité où l’on étoit parvenu : le temps, le fer, le feu,