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Ce sel neutre est rarement le produit de la combinaison directe de ses deux principes constituans ; on le trouve tout formé dans certains endroits ; et c’est de-là qu’on retire tout celui qu’on emploie dans les arts.

Dans l’Inde il effleurit à la surface des terres en friche ; les habitans détrempent ces terres dans l’eau, les font bouillir dans des chaudières et crystalliser dans des pots de terre. M. Dombey a observé, près de Lima, sur les terres qui servent de pâturage et qui ne produisent que des graminées, une grande quantité de salpêtre. M. Talbot-Dillon rapporte, dans son voyage d’Espagne, que le tiers de toutes les terres, et dans les parties méridionales la poussière même des chemins, contiennent du salpêtre.

En France on extrait le salpêtre des ruines et plâtras des maisons.

Ce sel existe tout formé dans les végétaux, tels que le tournesol, la pariétaire, la buglosse, etc. et un de mes élèves, M. Virenque, a prouvé qu’il se produisoit dans tous les extraits susceptibles de passer à la fermentation.

On peut favoriser la fermentation du salpêtre, en faisant concourir quelques circonstances avantageuses à sa formation.

Dans le nord de l’Europe on forme des couches à salpêtre avec la chaux, les cendres, la terre des prés, le chaume, qu’on stratifie, et qu’on