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rent de l’air ordinaire ; il prétendit que le dégagement de cet air constituoit la chaux, et qu’en lui redonnant cet air on régénéroit la pierre calcaire : en 1764 M. Macbride étaya cette doctrine de nouveaux faits : M. Jacquin, Professeur à Vienne, reprit le travail, multiplia les expériences sur la manière d’extraire cet air, et ajouta de nouvelles preuves pour confirmer que l’absence de cet air rendoit les alkalis caustiques et formoit la chaux : M. Priestley porta dans cette matière toute la clarté et toute la précision qu’on pouvoit attendre de son génie et de son habitude dans des travaux de cette nature ; cette substance fut alors connue sous le nom d’air fixe. En 1772 Bergmann démontra que ce gaz étoit acide, et il l’appela acide aérien ; depuis ce Chimiste célèbre, on l’a désigné sous les noms d’acide méphitique, d’acide crayeux, etc. Et, dès qu’il a été prouvé que c’étoit la combinaison de l’oxigène et du carbonne ou charbon pur, on lui a consacré le nom d’acide carbonique.

On trouve l’acide carbonique sous trois états différens, 1°. sous celui de gaz ; 2°. sous celui de mélange, 3°. sous celui de combinaison.

Il se présente à l’état de gaz, à la grotte du chien près de Naples, au puits de Pérols près de Montpellier, dans celui de Neyrac en Vivarais, sur la surface du lac Averne en Italie, et sur celle de plusieurs sources, dans