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par un très-petit nombre de personnes au commencement de ce siècle ; et l’on croyoit alors que leur étude devoit être concentrée dans les seules Académies. Mais deux hommes, à jamais célèbres, en ont rendu le goût général sous le règne de Louis quinze : l’un, animé de cette noble fierté qui ne connoît point le pouvoir des préjugés, de cette ardeur infatigable qui surmonte si aisément les obstacles qui se présentent, de cette franchise qui inspire de la confiance, fit passer dans le cœur de ses élèves l’enthousiasme dont il étoit pénétré. Dans le temps que Rouelle éclairoit la chimie, Buffon préparoit dans l’histoire naturelle une révolution encore plus étonnante : les naturalistes du nord n’étoient parvenus qu’à se faire lire par un petit nombre de savans, et les ouvrages du naturaliste François furent bien-tôt, comme ceux de la nature, entre les mains de tout le monde. Il sut