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employoit à la fabrication du tournesol ; mais des recherches ultérieures m’ont appris que ces drapeaux étoient adressés à des Marchands de fromage, que ceux-ci en tiroient la couleur par l’infusion et en lavoient leurs fromages pour leur donner une couleur rouge. Je me suis convaincu par l’analyse du tournesol, que le principe colorant étoit de la même nature que celui de l’orseille, et que ce principe étoit fixé sur une terre calcaire et une petite quantité de potasse : d’après cette analyse, j’ai essayé de faire fermenter le liken parellus d’Auvergne, avec l’urine, la chaux et l’alkali, et j’ai obtenu une pâte semblable au tournesol : l’addition de l’alkali me paroît nécessaire pour empêcher le développement de la couleur rouge, qui combinée avec le bleu forme le violet de l’orseille.

Pour essayer un acide concentré avec le sirop de violette, il y a deux observations à faire, 1°. le sirop de violette est souvent verd, parce que la pétale de la violette contient une partie jaune à la base, qui combinée avec le bleu fournit cette couleur ; il est donc essentiel de n’employer que le bleu de la pétale pour avoir une belle infusion bleue ; 2°. il faut avoir la précaution d’étendre et de délayer le sirop avec une certaine quantité d’eau, sans cela les acides concentrés, tels que le sulfurique, le brûlent et forment un charbon.