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4°. Il arrive très-souvent qu’en faisant dissoudre des métaux, tels que le cuivre ou l’étain, par le moyen de l’acide nitrique, il y a absorption d’air et non dégagement du gaz nitreux qu’on attendoit : j’ai vu plusieurs personnes très-embarrassées dans des cas semblables, et je l’ai été souvent moi-même ; ce phénomène a lieu sur-tout quand on emploie de l’acide concentré et du cuivre en limaille très-fine. Dans ce cas il se produit de l’ammoniaque ; j’en avois rendu mes auditeurs témoins long-temps avant que je connusse la théorie de sa formation : ce qui me porta à soupçonner son existence, c’est la couleur bleue que prend la dissolution dans ce cas : cette ammoniaque est produite par la combinaison de l’hydrogène de l’eau avec le gaz nitrogène de l’acide nitrique, tandis que l’oxigène du même acide et celui de l’eau oxident le métal et préparent sa dissolution ; c’est à une semblable cause que nous devons rapporter l’expérience de M. Jean-Michel Haussmann de Colmar qui, en faisant passer du gaz nitreux à travers une certaine quantité de précipité de fer dans l’appareil au mercure, a vu que ce gaz étoit promptement absorbé et la couleur du fer changée, et on trouva dans les vases de la vapeur d’ammoniaque.

C’est d’après une semblable théorie que nous pouvons concevoir la formation du gaz alkalin