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Nous suivrons les circonstances de cette opération, lorsque nous aurons occasion de parler de la chaux.

L’alkali ainsi privé d’acide carbonique ne fait plus effervescence avec les acides ; il est plus caustique, plus violent, s’unit plus aisément aux huiles, et on l’appelle alkali caustique, potasse pure, soude pure.

Cet alkali évaporé et rapproché jusqu’à siccité forme ce qu’on connoît sous le nom de pierre à cautère, potasse fondue, soude fondue. La vertu corrosive de la pierre à cautère dépend sur-tout de l’avidité avec laquelle elle se saisit de l’humidité et tombe en deliquium.

L’alkali caustique, tel qu’on le prépare, contient toujours une petite quantité d’acide carbonique, de silice, de fer, de chaux, etc. M. Berthollet a proposé le moyen suivant pour le purifier : il rapproche la lessive caustique jusqu’à lui donner un peu de consistance, la mêle avec l’alkool, et en retire une partie par la distillation ; la cornue refroidie, il trouve des crystaux mêlés à une terre noirâtre dans un peu de liqueur de couleur foncée qui est séparée de l’alkool de potasse qui surnage comme une huile. Ces crystaux sont l’alkali saturé d’acide carbonique ; ils sont insolubles dans l’esprit de vin. Le dépôt est formé de silice, de chaux, de fer, etc.