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végétaux, ou sont-ils le produit des diverses opérations qu’on fait pour les en extraire ? Cette question a partagé les Chimistes. Duhamel et Grosse ont prouvé en 1732 l’existence de l’alkali dans la crème de tartre, en la traitant par les acides nitrique, sulfurique, etc. Margraaf en a donné de nouvelles preuves dans un mémoire qui forme le XXV de sa collection. Rouelle lut un mémoire à l’Académie le 14 Juin 1769 sur le même sujet ; il assure même que cette vérité lui étoit connue avant que l’ouvrage de Margraaf eut paru. Voyez le journal de phys. t. 1 in-4°.

Rouelle et M. le Marquis de Ballion ont prouvé que le tartre existoit dans le mout.

Il ne faut pas conclure de l’existence de l’alkali dans les végétaux, qu’il y est à nud ; il s’y trouve combiné avec des acides, des huiles, etc.

Les alkalis, tels que nous venons de les faire connoître, lors même que par des dissolutions, filtrations et évaporations convenables on les a débarrassés de tout mélange, ne sont pas pour cela à ce degré de pureté et de nudité qui devient nécessaire dans beaucoup de cas ; ils sont presque à l’état des sels neutres par leur combinaison avec l’acide carbonique : lorsqu’on veut dégager cet acide, on dissout l’alkali dans l’eau et on fait éteindre de la chaux vive dans la dissolution, celle-ci s’empare de l’acide carbonique de l’alkali, et lui donne son calorique en échange.