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Ce n’est que vers la fin du dernier siècle qu’on a commencé parmi nous à cultiver la chimie avec avantage : les premières guerres de Louis XIV, si propres à développer le talent de l’Artiste, de l’Historien, du Militaire, paroissoient bien peu favorables à l’étude paisible de la nature. Le Naturaliste qui dans ses recherches ne voit par-tout qu’union et harmonie, ne sauroit être témoin indifférent de ces scènes continuelles de désordre et de destruction ; et son génie s’éteint au milieu des troubles et des agitations. L’ame du grand Colbert, profondément pénétrée de ces vérités, essaya bientôt de tempérer le feu de la discorde en rappelant les esprits vers les seuls objets qui pouvoient assurer le calme et la prospérité de l’État ; il s’occupa de faire fleurir le commerce ; il établit des fabriques ; les savans furent appelés de toutes parts, encouragés et réunis pour concourir à ses vastes projets :