Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/258

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à chaque pas dans les phénomènes de la nature et des arts.

On est convenu d’appeller alkali toute substance caractérisée par les propriétés suivantes.

A. Saveur âcre, brûlante, urineuse.

B. Propriété de verdir le syrop de violette, mais non la teinture de tournesol comme l’annoncent certains auteurs.

C. Vertu de former du verre quand on le fond avec des substances quartzeuses.

D. Faculté de rendre les huiles miscibles à l’eau, de faire effervescence avec quelques acides, et de former des sels neutres avec tous.

J’observerai qu’aucun de ces caractères n’est rigoureux et exclusif, et que par conséquent aucun n’est suffisant pour donner certitude sur l’existence d’un alkali ; mais la réunion de plusieurs forme, par ce concours, une masse de preuves ou d’inductions qui nous conduisent jusqu’à l’évidence.

On divise les alkalis, en alkalis fixes et alkalis volatils : c’est sur l’odeur de ces substances qu’est établie cette distinction ; les uns se réduisent aisément en vapeur, et répandent une odeur très-piquante, tandis que les autres ne se volatilisent même pas au foyer du miroir ardent, et n’exhalent aucune odeur bien caractérisée.