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Pour convertir l’eau en fluide aériforme, MM. de Laplace et Lavoisier ont rempli une cloche de mercure, et l’ont renversée sur une soucoupe remplie de ce métal ; on a fait passer deux onces d’eau dans cette cloche, et on a donné au mercure une chaleur de 95 à 100 degrés en le plongeant dans une chaudière pleine d’eaumère de nitre, l’eau s’est raréfiée et a occupé toute la capacité.

L’eau en passant à travers des tuyaux de pipe rougis au feu se réduit en gaz, d’après MM. Priestley, Kirwan. L’éolipile, la pompe à feu, la marmite de papin, le procédé des verriers qui soufflent de gros ballons en jetant par la canne une bouchée d’eau, nous prouvent la conversion de l’eau en gaz.

Il s’ensuit de ces principes, que la volatilisation de l’eau n’étant que la combinaison directe du calorique avec ce liquide, les portions d’eau qui sont le plus immédiatement exposées à la chaleur doivent être les premières volatilisées, et c’est là ce qu’on observe journellement, car on voit constamment l’ébullition s’annoncer dans la partie la plus chauffée ; mais lorsque la chaleur est appliquée également à toutes les parties, l’ébullition est générale.

Plusieurs phénomènes nous avoient engagés à croire que l’eau pouvoit se convertir en air : le procédé des verriers pour souffler les ballons,