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élève l’eau en vapeurs, celles-ci séjournent pendant quelque temps dans l’atmosphère, et retombent ensuite par le seul refroidissement pour former ce qu’on appelle serein ; cette ascension et cette chute qui se succèdent lavent et purgent l’atmosphère de tous les germes qui par leur corruption ou leur développement la rendroient infecte, et c’est peut-être cette combinaison de divers miasmes avec l’eau qui rend le serein si malsain.

C’est à une semblable distillation naturelle que nous devons rapporter le passage alternatif de l’eau de l’état liquide à l’état de vapeurs, ce qui forme les nuages, et par ce moyen porte les eaux du sein des mers sur le sommet des montagnes, d’où elles se précipitent en torrens pour se rendre dans le lit commun.

Nous trouvons des traces de la distillation de l’eau dans les siècles les plus reculés : les premiers navigateurs dans les isles de l’Archipel remplissoient leurs marmites d’eau salée, et en recevoient la vapeur par des éponges placées dessus ; successivement on a perfectionné le procédé de distiller l’eau de la mer ; et M. Poissonnier a fait connoître un appareil très-bien entendu pour se procurer sur mer de l’eau douce en tout temps et en abondance.

L’eau pure, pour être saine, a besoin d’être agitée et de se combiner avec l’air de l’atmos-