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On met de l’eau dans la cucurbite, on l’élève en vapeurs, par le moyen du feu, et on condense ces mêmes vapeur en raffraîchissant le chapiteau avec de l’eau froide ; ces vapeurs condensées coulent dans un vase destiné à les recevoir ; c’est là ce qu’on appelle eau distillée : elle est pure parce qu’elle a laissé dans la cucurbite les sels et autres principes fixes qui en altéroient la pureté.

La distillation est d’autant plus prompte et plus facile que la pression de l’air est moindre sur la surface du liquide stagnant : M. Lavoisier a distillé le mercure dans le vide ; et M. l’Abbé Rochon a fait une heureuse application de ces principes à la distillation : c’est à ce même principe que l’on doit rapporter les observations de presque tous les Naturalistes et Physiciens qui ont vu que l’ébullition d’un liquide devenoit plus facile à mesure qu’on s’élevoit sur une montagne, et c’est par une suite de ces mêmes principes que M. Achard a construit un instrument pour juger de la hauteur des montagnes par les degrés de l’ébullition ; MM. l’Abbé Monge et Lamanon ont observé que l’éther s’évaporoit avec une prodigieuse facilité sur le pic de ténériffe, M. de Saussure a confirmée ces principes sur les montagnes de la Suisse.

Il se fait par-tout à la surface de notre globe une véritable distillation : la chaleur du soleil