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L’eau qui coule sur la surface de notre globe n’est jamais pure : l’eau de pluie est même rarement exempte de quelque mélange, comme il paroît par la belle suite d’expériences du célèbre Margraaf. Je me suis assuré à Montpellier, que l’eau des pluies d’orage étoit plus mélangée que celle d’une pluie douce, que l’eau qui tombe la première est moins pure que celle qui vient après quelques heures ou quelques jours de pluie, que l’eau qui tombe par le vent marin ou du sud contient du sel marin, tandis que celle qui est produite par un vent du nord n’en contient pas un atome.

Hippocrate a fait des observations très-importantes sur les diverses qualités de l’eau, relativement à la nature du sol, à la température du climat, etc.

Comme il importe au Chimiste d’avoir à sa disposition de l’eau très-pure pour les diverses opérations délicates, il est nécessaire d’indiquer les moyens qu’on peut mettre en usage pour porter une eau quelconque à ce degré de pureté.

On purifie l’eau par la distillation : cette opération se fait dans des vaisseaux qu’on appelle alambics.

L’alambic est composé de deux pièces, d’une chaudière ou cucurbite et d’un couvercle appelé chapiteau.