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duit de l’eau douce par sa dissolution ou sa fonte, et dans quelques Provinces du nord on concentre l’eau de la mer par la gelée pour rapprocher le sel qui y est dissous ; j’ai vu également se précipiter plusieurs sels métalliques, en exposant leurs dissolutions à une température suffisante pour les geler, la glace qui en étoit formée n’avoit point le caractère du sel qui étoit dissous.

La grêle et la neige ne sont que des modifications de la glace : on peut considérer la grêle comme produite par le dégagement subit du fluide électrique qui concourt à rendre l’eau fluide, elle est presque toujours annoncée par des coups de tonnerre : les expériences de M. Quinquet ont confirmé cette théorie. Je rapporterai un fait dont j’ai été témoin à Montpellier, et dont les Physiciens pourront se servir avec avantage : le 29 Octobre 1786 il tomba quatre pouces d’eau à Montpellier ; un violent coup de tonnerre, qu’on entendit vers les quatre heures du soir, et qui éclata très-bas, décida une chute de grêle épouventable ; un Droguiste, qui étoit occupé dans sa cave à remédier ou à prévenir les dégâts occasionnés par la transudation de l’eau à travers le mur, fut très-étonné en voyant que tout à coup l’eau qui suintoit sur la muraille tomboit en glaçons ; il appela plusieurs voisins pour partager sa surprise ; je fus visiter ce lieu, un quart d’heure après, et