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l’eau est plus froide au moment qu’elle se gèle que la glace elle-même.

Une agitation légère du fluide facilite sa conversion en glace, à-peu-près comme le plus léger mouvement détermine assez souvent la crystallisation de certains sels : cela tient, peut-être, à ce que, par ce moyen, on exprime et on dégage le calorique interposé qui s’opposoit à la production du phénomène ; ce qui paroît le prouver, c’est que le thermomètre monte, dès le même instant, selon Farheneit.

B. L’eau glacée occupe plus de volume que l’eau fluide : nous devons les preuves de cette vérité à l’Académie del Cimento, qui a vu des bombes et les corps les plus durs remplis d’eau se briser en éclats par la congélation de ce fluide : le tronc des arbres se partage et se divise avec fracas dès que la sève s’y gèle : les pierres se fendent du moment que l’eau dont elles sont imprégnées passe à l’état de glace.

C. La glace ne paroît être qu’une crystallisation confuse : M. de Mayran a vu les aiguilles de glace s’unir sous un angle de 60 ou de 120 degrés.

M. Pellettier a trouvé dans un morceau de glace fistuleux des crystaux en prismes quadrangulaires aplatis terminés par deux sommets dihèdres.

M. Sage observe que, si l’on rompt une