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L’eau combinée dans les corps concourt à leur donner la dureté et la transparence : les sels et la plupart des crystaux pierreux perdent leur diaphanéité en perdant leur eau de crystallisation.

Quelques corps doivent à l’eau leur fixité : les acides, par exemple, n’acquèrent de la fixité qu’en se combinant avec l’eau.

Sous ces divers points de vue, l’eau peut être considérée comme le ciment général de la nature : les pierres et les sels qui en sont privés deviennent pulvérulens ; et l’eau facilite le rapprochement, la réunion et la consistance des débris de pierres, de sels, etc. comme nous le voyons dans les opérations qu’on fait sur les plâtres, les luts, les mortiers, etc.

L’eau dégagée de ses combinaisons, et mise dans un état de liberté absolue, joue un des premiers rôles dans les opérations de ce globe : elle concourt à la formation et à la décomposition de tous les corps du règne minéral ; elle est nécessaire à la végétation et au libre exercice du plus grand nombre des fonctions du corps animal, et elle en hâte et facilite la destruction dès que ces êtres ne sont plus animés du principe de vie.

On a cru pendant quelque temps que c’étoit une terre fluide : la distillation, la trituration et la putréfaction de l’eau qui laissoient toujours un résidu terreux, ont fait croire à sa conversion en