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principe élémentaire ; et lorsque des expériences rigoureuses ont forcé les Chimistes à la classer parmi les substances composées, on a éprouvé de toutes parts une résistance et une insurrection qu’on n’avoit pas manifestées, lorsque l’air, la Terre et autres matières réputées élémentaires ont subi la même révolution. Il me paroît néanmoins que son analyse est aussi rigoureuse que celle de l’air : on la décompose par plusieurs procédés, on la forme par la combinaison de l’oxigène et de l’hydrogène, et nous voyons se réunir les phénomènes de la nature et de l’art pour nous convaincre des mêmes vérités. Que faut-il de plus pour nous acquérir une pleine certitude sur un fait physique ?

L’eau est contenue en plus ou moins grande quantité dans les corps, et on peut l’y considérer sous deux états : elle y est, ou dans l’état d’un simple mélange, ou dans un état de combinaison : dans le premier cas, elle rend les corps humides, elle est sensible à l’œil, et peut être dégagée avec la plus grande facilité ; dans le second, elle ne présente aucun caractère qui annonce qu’elle y est à l’état de mélange, elle est sous cette forme dans les crystaux, les sels, les plantes, les animaux, etc. C’est cette eau que le cél. Bernard de Palissy a appellée eau générative, et dont il a fait un cinquième élément pour la distinguer de l’eau exhalative.