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inodore, pesant, élastique, etc. C’étoit la seule substance gazeuse qu’on connût avant l’époque actuelle de la chimie, et l’on attribuoit toujours à des modifications de l’air les nuances infinies que présentoient tous les fluides invisibles que l’observation offroit si souvent aux Physiciens. Presque tout ce qui a été écrit sur l’air ne considère que les propriétés physiques de cette substance ; nous nous bornerons à en indiquer les principales.

A. L’air est un fluide d’une raréfaction extrême ; il obéit au moindre mouvement ; la plus légère percussion le dérange, et son équilibre sans cesse rompu cherche sans cesse à se rétablir.

Quoique très-fluide, il trouve de la difficulté à passer par où des liquides plus grossiers pénètrent aisément ; c’est ce qui a engagé les Physiciens à supposer ses parties rameuses.

B. L’air atmosphérique est invisible : il refrange les rayons de lumière sans les réfléchir, et c’est sans des preuves suffisantes que quelques Physiciens ont pensé que ses grandes masses étoient bleues.

Il paroît que l’air est inodore par lui-même ; mais il est le véhicule des parties odorantes.

On peut le regarder comme insipide ; et si son contact nous affecte diversement, nous ne devons l’attribuer qu’à ses qualités physiques.