Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/231

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il doit donc abandonner à chaque instant la chaleur qui le tenoit en dissolution et à l’état de gaz ; cette chaleur produite à chaque inspiration doit être proportionnée au volume des poumons, à l’activité de cet organe, à la pureté de l’air, à la rapidité des inspirations, etc, il s’ensuit de-là que pendant l’hiver la chaleur produite doit être plus forte, parce que l’air est plus condensé et présente plus d’air vital sous le même volume : par la même raison la respiration doit produire plus de chaleur dans les personnes du nord, et c’est une des causes que la nature a préparées pour tempérer et balancer sans cesse le froid extrême de ces climats : il s’ensuit encore que les poumons des asthmatiques doivent moins digérer l’air ; et je me suis assuré qu’ils rendent l’air sans le vicier, ce qui fait que leur complexion est froide et le poumon sans cesse languissant ; l’air vital leur convient donc à merveille. On conçoit aisément, d’après ces principes, pourquoi la chaleur est proportionnée au volume des poumons, pourquoi les animaux qui n’ont qu’une oreillette et un ventricule sont des animaux à sang froid, etc.

Les phénomènes de la respiration sont donc les mêmes que ceux de la combustion.

L’air vital en se combinant avec le sang y forme de l’acide carbonique, qu’on peut considérer comme un anti-putride tant qu’il est dans