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moindres obstacles : du moment que l’analyse eut fait connoître quelques principes des corps, on se crut en possession des premiers agens de la nature ; on se crut autorisé à regarder comme élémens ce qui ne parut plus susceptible d’être décomposé ; les acides et les alkalis jouèrent le premier rôle ; et on parut oublier que le terme où s’arrête l’Artiste n’est point celui du Créateur, et que le dernier résultat de l’analyse marque à la vérité les bornes de l’art, mais ne fixe point celles de la nature. On pourroit encore reprocher à quelques Chimistes d’avoir trop négligé les opérations de la nature vivante : ils se sont concentrés dans leurs laboratoires, n’ont étudié les corps que dans leur état de mort, et n’ont pu acquérir que des connoissances très-incomplètes ; car celui qui, dans ses recherches, n’a d’autre but que de connoître les principes d’une substance, est comme le Médecin qui croiroit