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tant les travaux des Chimistes qui ont paru après Stalh, nous les voyons presque tous, enchaînés sur les pas de ce grand-homme, souscrire aveuglément à toutes ses idées ; la liberté de penser paroît ne plus exister pour eux. Et, lorsqu’une expérience bien faite laisse échapper quelque trait de lumière peu favorable à cette doctrine, on les voit se tourmenter d’une manière ridicule pour former une interprétation illusoire : c’est ainsi que l’accrétion en pesanteur qu’acquièrent les métaux par la calcination, quoique peu favorable à l’idée de la soustraction d’un principe sans aucune addition, n’a pas pu ébranler cette doctrine.

L’opinion presque religieuse qui asservissoit tous les Chimistes à Stalh, a nui sans-doute aux progrès de la chimie ; mais la fureur de réduire tout en principes, et d’établir une théorie sur des expériences incomplètes ou sur des faits mal vus, ne lui a pas présenté de