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l’autre la chaleur s’unit aux principes avec lesquels elle a le plus d’affinité et les volatilise. Cette voie est celle des affinités simples ; c’est en effet un troisième corps, qui présenté à un composé de plusieurs principes, se combine avec l’un d’eux et le volatilise.

Nous pouvons encore employer la voie des affinités doubles pour porter un corps à l’état de gaz, et c’est ce qui arrive lorsque nous faisons agir un corps sur un autre pour en opérer la combinaison et qu’il y a production et dégagement de quelque principe gazeux : si je verse, par exemple, de l’acide sulfurique sur de l’oxide de manganèse, l’acide se combine avec le métal, tandis que son calorique se porte sur l’oxigène et l’enlève. Ce principe a lieu non-seulement dans ce cas, mais toutes les fois que dans une opération qui se fait sans le secours du feu, il y a production de vapeurs ou de gaz.

Les divers états sous lesquels se présentent les corps à nos yeux, tiennent presqu’uniquement aux divers degrés de combinaison du calorique avec ces mêmes corps : les fluides ne different des solides que parce qu’ils ont constamment, à la température de l’atmosphère, la dose de calorique convenable pour les tenir à cet état ; ils se figent et passent à l’état concret avec plus ou moins de facilité, selon la quantité de calorique plus ou moins considérable qu’ils exigent.