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s’assurer en consultant tous les Chimistes qui ont écrit sur cette matière depuis Paracelse jusqu’à nous ; et il faut convenir que c’est beaucoup hasarder que de prendre le terme de l’artiste pour celui du créateur, et de s’imaginer que l’état de nos connoissances est un état de perfection.

La dénomination d’élémens devroit donc être effacée d’une nomenclature chimique, ou du moins on ne devroit la considérer que comme faite pour exprimer le dernier degré de nos résultats analytiques ; et c’est sous ce point de vue que nous l’envisagerons.


CHAPITRE PREMIER.

Du Feu.


Le principal agent que la nature emploie pour balancer le pouvoir et l’effet naturel de l’attraction, c’est le feu : par l’effet naturel de l’attraction nous n’aurions que des corps solides et compactes, mais le calorique dispersé inégalement dans les corps tend sans cesse à rompre cette adhésion des molécules, et c’est à lui que nous devons cette variété de consistance sous laquelle se présentent les corps à nos yeux : les diverses substances qui composent cet univers sont donc soumises, d’un côté à une loi géné-