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ne doit point chercher à connoître tout ce qui a été fait sur chaque matière et à suivre la marche pénible de l’esprit humain depuis l’origine d’une découverte jusqu’à nos jours, cette érudition fastueuse est fatiguante pour un élève, et ces digressions ne doivent être permises dans les sciences positives que lorsque les détails historiques nous présentent des traits piquans, ou nous élèvent par degrés et sans interruption jusqu’à l’état actuel de nos connoissances ; mais rarement ces sortes de recherches et cette espèce de généalogie nous présentent ces caractères, et il ne nous est pas plus permis en général de rapprocher et de discuter tout ce qui a été fait sur une science qu’à celui qui, avant d’indiquer le chemin le plus sûr et le plus court pour parvenir à un terme, disserteroit longuement sur toutes les routes qui ont été successivement pratiquées et sur celles qui existent encore. Il en est peut-être de l’histoire des sciences, sur-tout de celle de la chimie, comme de celle des peuples ; elle nous éclaire rarement sur l’état présent, nous présente beaucoup de fables sur le passé, nécessite des discussions sur tout ce qu’elle annonce et suppose une étendue de connoissances étrangères et indépendantes du but qu’on se propose dans l’étude des élémens de la chimie.

Ces principes généraux sur l’étude de la chimie une fois établis, on peut ensuite procéder