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donc, pour remplir pleinement son but, analyser tour ce qui est fait et en présenter un extrait fidèle et raisonné ; mais cette méthode est impraticable par rapport aux détails nombreux et aux discussions infinies dans lesquelles on s’engageroit ; et la seule marche qu’il me paroît qu’on doit suivre, c’est de ne présenter que les expériences les plus décisives, celles qui sont le moins contestées, et de négliger celles qui sont douteuses ou peu concluantes, car une expérience bien faite établit une vérité aussi incontestablement que mille également avérées.

Lorsqu’une proposition se trouve appuyée sur des faits suspects ou combattus, lorsque des théories opposées se fondent sur des expériences contradictoires, il faut avoir le courage de les discuter, de les répéter et de s’assurer par soi-même de la vérité ; mais lorsque cette voie de conviction nous est interdite, on doit peser le degré de confiance que méritent les défenseurs des faits opposés, examiner si des faits analogues ne portent pas à adopter tel ou tel résultat, et présenter son sentiment avec la modestie et la circonspection qui conviennent à des opinions plus ou moins probables.

Lorsqu’une doctrine nous paroît établie sur des expériences suffisantes, il nous reste encore à en faire l’application aux phénomènes de la nature et des arts ; c’est, à mon avis, la pierre