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opérations, sont l’eau, l’alkool et le feu : les corps soumis à l’un ou à l’autre de ces dissolvans présentent des phénomènes analogues ; ils se divisent, se raréfient et finissent par disparoître à la vue ; le métal le plus réfractaire se fond, se dissipe en vapeur, et passe à l’état de gaz si une plus forte chaleur lui est appliquée ; ce dernier état forme une dissolution complète de la substance métallique dans le calorique.

On fait souvent concourir le calorique avec quelqu’un des autres deux dissolvans, pour opérer une plus prompte et plus abondante dissolution.

Les trois dissolvans dont nous venons de parler n’exercent point une action égale sur tous les corps indistinctement ; et de très-habiles Chimistes nous ont dressé des tableaux de la vertu dissolvante de ces menstrues : on peut voir dans la minéralogie de Kirwann, avec quel soin ce célèbre Chimiste nous fait connoître le degré de solubilité de chaque sel dans l’eau. On peut encore consulter le tableau de M. de Morveau, sur l’action dissolvante de l’alkool. Journal de physique, 1785.

Presque tous les Auteurs qui ont traité de la dissolution, l’ont envisagée sous un point de vue trop mécanique : les uns ont supposé des étuis dans le dissolvant et des pointes dans le corps qu’on dissout ; cette supposition absurde