Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/146

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lable ; ne soyons pas surpris si les fragmens imperceptibles de quartz, de spath, etc., entraînés et prodigieusement divisés par les eaux, se déposent et forment des crystaux bien prononcés.

On peut distinguer dans les sels une propriété très-singulière qu’on pourroit rapporter à la crystallisation, mais qui s’en éloigne parce qu’elle ne dépend pas des mêmes causes ; c’est la vertu qu’ils ont de grimper sur les parois des vases qui en contiennent la dissolution, et c’est ce qu’on appelle végétation saline.

J’ai démontré le premier que ce phénomène dépendoit du concours de l’air et de la lumière, et qu’on pouvoit déterminer à volonté cet effet sur tel ou tel point des vaisseaux, en maîtrisant et dirigeant l’action de ces deux agens.

J’ai fait connoître les principales formes qu’affectoit cette singulière végétation ; et on peut voir les détails de mes expériences dans le 3e. vol. de l’Académie de Toulouse.

M. Dorthes a confirmé mes résultats, et a observé de plus que le camphre, l’esprit de vin, l’eau, etc. qui s’élèvent par évaporation insensible des flacons à moitié pleins, alloient se fixer constamment sur les points les plus éclairés des vases.

MM. Petit et Rouelle avoient parlé de la végétation des sels ; mais il nous manquoit une