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être exposée à l’action du feu. La fiente de cheval réunit plusieurs avantages ; 1°. elle contient un suc glaireux qui durcit par la chaleur et lie fortement toutes les parties ; lorsque ce suc a été altéré par la fermentation ou la vétusté, ce fumier n’a plus la même vertu ; 2°. les filamens ou brins de paille, qui se distinguent si aisément dans la fiente de cheval, unissent toutes les parties du lut.

Les cornues luttées de cette manière résistent très-bien à l’impression du feu ; et l’adhérence du lut à la cornue est telle que, lors même qu’une cornue se fend pendant l’opération, la distillation se soutient et continue, comme je l’éprouve journellement dans les travaux en grand.

2°. Lorsqu’il s’agit de coercer ou de s’opposer à la sortie des vapeurs qui se dégagent d’une opération, il suffit, sans-doute, d’enduire les jointures des vaisseaux avec le papier enduit de colle, la vessie mouillée, le lut de chaux et de blanc d’œuf, si les vapeurs ne sont ni dangereuses ni corrosives ; mais, lorsque les vapeurs rongent et corrodent, on se sert alors du lut gras pour les contenir.

Le lut gras est fait avec l’huile de lin cuite mêlée et bien incorporée avec l’argile tamisée : l’huile de noix pétrie avec la même argile forme un lut qui a les mêmes propriétés, il s’étend aisé-