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OBJECTIONS

CONTRE LA LANGUE ARTIFICIELLE


Première objection :

ÉCHEC DU VOLAPUK

Je sais bien que, pour expliquer ce fait qui les embarrasse beaucoup, les délégués et les espérantistes ont trouvé un moyen bien simple : ils disent pis que pendre de ce pauvre volapuk. Écoutez-les :

« Son lamentable avortement ne tiendrait aucunement à sa nature d’idiome artificiel, mais à ce qu’il était des plus défectueux sur plusieurs points.

" Son nom ! dit M. de Beaufront, est un mystère pour les linguistes eux-mêmes ; ses mots ne peuvent se retenir tant ils sont étranges, ni se prononcer facilement tant ils sont scabreaux (?).

« Il est baroque, dur à l’oreille, difficile à retenir ; surtout, défaut capital, il n’était pas international (?), il était slave et saxon. »

Dans un document officiel, un rapporteur près le conseil municipal de Dijon va jusqu’à dire : « C’était un fouillis de mots inventés à plaisir et qui, après quelques essais, vous le savez, est devenu, passez-moi le mot, une véritable blague. »

Ah ! Monsieur le conseiller espérantiste, qualifier de véritable blague ce que des savants autorisés déclaraient naguère être un chef-d’œuvre d’un linguiste des plus distingués !

Voilà les arguments qu’on met en avant pour justifier