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petit conciliabule sous le titre de Délégation pour l’adoption d’une langue auxiliaire internationale.

Le lecteur que ces détails pourraient intéresser trouvera à la fin de cette étude (p. 49) une note spéciale sur cette délégation, sur sa constitution, ses prétentions, l’utilité de son rôle ; mais, dès à présent, je dois en dire quelques mots indispensables à l’intelligence de ce qui va suivre.

Les initiateurs de ce projet devaient provoquer la nomination des délégués par de nombreuses sociétés savantes, commerciales, industrielles…, etc…

Ces délégués, et le Comité qu’ils devaient choisir, avaient pour mission d’étudier sous toutes ses faces cette grande question posée également par le Congrès international des langues vivantes — utilité et possibilité d’une langue internationale — et par suite d’examiner les solutions diverses, et surtout les plus récentes, déjà proposées pour résoudre ce problème.

Malheureusement, avant même la nomination de leurs codélégués et du Comité, ces douze Français, sans adjonction d’étrangers, ont cru devoir trancher de leur propre autorité cette grave question éminemment internationale. D’un trait de plume, ils ont condamné les langues mortes et les langues vivantes ; après ces éliminations, trois langues artificielles restaient seules sérieusement discutées en ce moment : 1o le volapuck ; ils ont déclaré son décès définitif ; 2o la langue bleue de M. Bolack ; on sait qu’aucun d’eux ne l’admet. — Le terrain ainsi déblayé, il ne restait absolument debout que la troisième, la langue artificielle Espéranto.

Depuis un an surtout, la plupart des promoteurs de la délégation et de leurs codélégués, et les espérantistes, ont soutenu dans des conférences et par d’innombrables articles de presse ces deux thèses : langue artificielle et Espéranto.

Je dois donc, tout d’abord, étudier ces deux sujets, et je commencerai par la langue artificielle et les objections qu’elle soulève.