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mais en compensation, il vous offre l’inestimable avantage d’un équivalent de la langue internationale.

Aux Français, je dis :

Notre langue avait déjà deux concurrentes redoutables : l’anglaise et l’allemande ; la délégation et les espérantistes voulaient en ajouter encore une troisième, l’Espéranto. Mon projet, au contraire, atténuera la concurrence allemande et annihilera celle de l’anglais puisque les deux langues française et anglaise, au lieu de continuer à être rivales, deviendront associées :

Enfin, aux Anglais et aux Américains, je dis :

Si vous acceptez mon projet, le français et l’anglais, en donnant à tous les peuples l’idiome international, deviendront les deux premières langues du monde.

MON PROJET SE RÉALISERA-T-IL
ET DANS QUEL DÉLAI ?

Sur ces deux points, je cherche à ne pas me faire trop d’illusions.

Conclure une entente entre trois des plus grandes nations du monde, dont les intérêts sont opposés sur bien des points, n’est pas une petite affaire.

Pour établir la paix armée, disons plutôt la peur armée, on a pu arriver à conclure une double et une triple alliance.

La paix armée ! Ce monstre dévore en Europe seulement 10 milliards par an, qui enlève aux travaux utiles des millions de bras et d’intelligences ; ces armements colossaux qui pourraient aboutir tôt ou tard à une guerre plus effroyable encore que celles du XIXe siècle qui ont coûté 300 milliards et enlevé à la France 1.750.000 de ses enfants !

Pour arriver à un aussi beau résultat, on a pu conclure une double et une triple alliance. Mais quand il ne s’agira plus d’immenses tueries, de gaspillage de milliards, de semer pour