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trouvé bon accueil en Angleterre et aux États-Unis. Si cet assentiment pouvait se confirmer et se propager, non seulement nous aurions la vraie solution, mais il faudrait y voir une véritable avance pour la culture générale. Se figure-t-on ce que l’esprit public gagnerait chez nous en étendue et en maturiité, si ce qu’on appelle les « classe dirigeantes » étaient, dans leur généralité, en possession de la langue anglaise ? Combien d’opinions rectifiées, ou mises au point, car, il faut bien le dire, et nous nous en apercevons de temps à autre à notre détriment, l’idée que nous nous faisons des nations étrangères est ordinairement en retard sur la réalité de vingt ans ! Et d’autre part, bien des préventions seraient dissipées si les hommes instruits, en Angleterre et aux États-Unis, étaient tous en état de lire nos historiens et nos philosophes. Précisément, durant ces vacances, des cours de littérature, d’histoire, d’histoire de l’art, se font en français à l’Université de Chicago. Mais à quoi bon plaider une cause évidente par elle-même ?

« … On me demande si je suis bien sûr de la réciprocité chez les Anglo-Saxons ; — je l’espère, — mais, en tout cas, l’on se tromperait bien si l’on croyait que la partie lésée serait celle qui aurait exécuté le contrat. »

On remarquera la réserve suivante faite par M. Bréal, p. 241 : « Cette solution qui n’est pas irréprochable… »

J’avoue bien volontiers que ma solution n’est pas irréprochable. Quelle est l’œuvre humaine que est parfaite ? J’ai reconnu cette imperfection dès le début. En effet, ma communication au congrès se résumait par ces mots : Obtenir à peu de choses près les mêmes résultats et les mêmes services que ceux qu’on a demandés…

Sur ce point, mon projet diffère de celui de la délégation et des espérantistes. Ces Messieurs nous affirment que leur langue est parfaite, bonne à tout, qu’elle va devenir universelle et s’imposera à toutes les nations, et que si l’une d’elles se permettait de ne pas l’accepter le Comité la frapperait d’excommunication majeure.