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rait pas à dominer l’autre et resterait seul langue internationale. »

L’un de ceux qui me font cette objection a proclamé souvent l’axiome suivant, accepté d’ailleurs unanimenent et sans aucune exception — chose bien rare — par tous ceux qui se sont occupés de la question :

« Jamais une langue vivante unique n’arrivera à remplir le rôle de langue internationale. » Comment peut-il venir aujourd’hui agiter devant mon projet ce specter : l’anglais devenant seul la langue internationale ?

Enfin on me menace : de la création d’autres condominiums, italo-germanique, ou russo-espagnol, ou de la formation d’une langue composite : anglo-française. Ce serait, je crois, perdre le temps du lecteur que de discuter ces éventualités.

Quant à la jalousie des nations autres que celles de langue français et anglaise, j’y répondrai plus loin (p. 46).

Me sera-t-il permis de dire qu’à côté de ces critiques mon projet a reçu quelques approbations ?

APPROBATIONS À MON PROJET

Ma brochure en signale quelques-unes.

Postérieurement à sa publication, on m’a adressé des encouragements, soit de France, soit des État-Unis ou de l’Angleterre, et notamment du Congrès tenu à Reading.

Mais l’approbation la plus récente, et je crois pouvoir dire, sans froisser personne, la plus importante, est celle de M. Michel Bréal, de l’Institut, professeur au Collège de France, inspecteur général de l’enseignement supérieur.

Dans le numéro du 15 juillet 1901 de la Revue de Paris (p. 229-246), cet éminent linguiste a publié, sous le titre de : « Le choix d’une langue internationale », avec toute l’autorité qui lui appartient, ce qu’il appelle son voyage de circumnavigation linguistique.

Dans ce travail, M. Michel Bréal a consacré à mon projet les deux pages suivantes (239 à 241) que je reproduis textuellement.