Page:Chappellier - Notes sur la Langue internationale, 1900.pdf/38

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la très grande majorité des parents connaissant alors une de mes langues, la tâche de leurs enfants se trouverait singulièrement simplifiée.

Autres objections :

Les idiotismes embarrassent fort tous les traducteurs. Le Français dit : Comment vous portez-vous ? et l’Allemand Wie geht’s (comment va ce). Les défenseurs de la langue artificielle ne pouvant résoudre directement cette difficulté la tournent de la façon suivante : « Dans l’idiome neutre, on exprimera cette pensée avec la forme la plus concrète possible ; tous les peuples du monde devront donc dire en langage international : quel est l’état de votre santé ? »

Mais avec mon projet, la solution sera exactement la même et parfois plus simple encore. Je vais l’expliquer.

Lorsqu’un Allemand, faisant partie de cette catégorie qui n’a besoin de connaître une langue étrangère que superficiellement, n’aura reçu qu’une instruction au-dessous de la moyenne, son professeur, après lui avoir fait observer que les idiotismes sont intraduisibles en mot à mot, n’aura pas manqué de lui enseigner la formule même des partisans de la langue artificielle « Quand vous parlerez en français, vous exprimerez cette pensée (wie geht’s) avec la forme la plus concrète possible et vous direz : quel est l’état de votre santé ? »

Si au contraire cet Allemand a fait des études complètes, il connaîtra la plupart de idiotismes de notre langue et surtout les plus usités ; il n’aura pas besoin de chercher une périphrase équivalente, comme les espérantistes ; il dira tout simplement : Comment vous portez-vous ?

On me dit encore :

« Quand même votre projet serait accepté, vos deux langues, après s’être coalisées pour reléguer toutes les autres à un rang inférieur, ne feraient pas longtemps bon ménage ensemble. L’une d’elles, « l’anglais bien entendu », ne tarde-