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roptose ni d’atonie gastro-intestinale neurasthénique. La dilatation de l’estomac, dans ce dernier cas, est le plus souvent accompagnée d’anachlorhydrie ; elle peut donc se confondre un peu avec la dislocation par le corset. Mais les douleurs et les vomissements font défaut. Ceux-ci sont au contraire fréquents dans la dislocation ; nous connaissons même une jeune fille qui a eu des vomissements la première fois qu’elle a voulu se serrer la taille. L’exploration méthodique par la sonde peut rendre de grands services dans les cas douteux.

« Les dislocations de l’estomac par le corset simulent parfois à un haut degré les symptômes de la maladie de Reichmann », disent MM. Bouveret et Devic[1]. Les points de contact entre ces deux affections sont : le péristaltisme douloureux, « de véritables crises gastralgiques trois à cinq heures après les repas, c’est-à-dire au même moment que celles de l’hypersécrétion permanente. De temps en temps la crise se termine par un vomissement assez abondant, autre analogie avec la gastrosuccorrhée ».

Nous avons dit ailleurs que M. Bouveret, qui a observé beaucoup de cas de ces déformations, pense que l’hypo ou l’anachlorhydrie sont plus fréquentes ici que l’hyperchlorhydrie. L’examen attentif des symptômes (voir le travail de MM. Bouveret et Devic) et surtout les analyses du chimisme stomacal par la sonde, établiront le diagnostic.

Nous en dirons autant pour l’ulcère, qui peut d’ailleurs accompagner la dislocation.

  1. De la Dyspepsie, Maladie de Reichmann, 1 vol. in-8. Paris, J.-B, Baillière et fils, 1892.