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en avant dans la partie de la paroi dépourvue de côtes.

La compression va donc agir en déplaçant surtout les parties latérales du thorax. Elle peut se faire de deux manières différentes, suivant la nature des liens.

S’agit-il des cordons de jupes, comme cela se passe chez beaucoup de femmes du peuple ou de la campagne ; s’agit-il de la ceinture dont se servent bien des hommes, ou encore du ceinturon ? Dickinson et quelques autres auteurs affirment que ce mode de striction agit exactement comme le corset. Nous ne le croyons pas. La compression porte en effet immédiatement au-dessous de la dernière côte. Le foie, l’estomac, la rate sont donc refoulés vers la partie supérieure de la cavité abdominale et pris entre les liens et le diaphragme. Qu’il en résulte des malaises, surtout de l’estomac, chacun le sait. Quel est l’homme, porteur d’une ceinture ou d’un ceinturon, qui n’est obligé de les desserrer après un repas même peu copieux ? Mais qu’il en advienne un abaissement de l’estomac et du foie, nous ne le saurions admettre.

Le corset au contraire, comme nous l’avons dit, commence la striction du thorax au niveau de la neuvième côte (face supérieure du foie) et se rétrécit de plus en plus et rapidement jusqu’au-dessous de la douzième, pour aller s’évasant jusqu’à la crête iliaque, latéralement. En avant, le busc s’infléchit en suivant la courbe abdominale et, selon le genre de corset, descend plus ou moins bas au-dessous de l’ombilic.

Le foie et la rate, suivant la forme nouvelle imprimée au thorax, sont refoulés vers la partie médiane du corps et aussi en bas et en avant ; là, ils trouvent l’angle