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mètre au niveau des huitième ou neuvième une différence de six à dix centimètres au détriment du dernier. Il faut bien se souvenir d’ailleurs que les corsets modernes (nous parlons des corsets bien faits) sont plus courts qu’ils ne l’étaient autrefois ; ils commencent la constriction moins haut, au-dessous des seins qu’ils soutiennent sans les comprimer ; ils serrent donc surtout la base du thorax au niveau des dixième et onzième côtes.

Sillon costal de la neuvième à la onzième côte, avec fréquent évasement de la marge du thorax : tel est le premier stigmate du corset sur le tronc (fig. 5). Nous ne signalons que pour mémoire l’amaigrissement, l’atrophie de la paroi, consécutifs à des constrictions exagérées et prolongées. Ce que l’on voit plus fréquemment, c’est l’altération de la peau qui se ternit, prend une teinte sale et devient plus ou moins rugueuse.

Le second stigmate important, c’est la diminution de l’angle xiphoïdien. Les côtes refoulées en dedans et en bas tendent à se rapprocher de la ligne médiane, à effacer l’espace xiphoïdien, pendant que leur courbure verticale s’accuse jusqu’à former une sorte d’angle en avant de la ligne axillaire. Dans un cas extrême, Engel a vu l’angle xiphoïdien réduit à la largeur d’un doigt. L’appendice peut disparaître sous les cartilages costaux. Ces modifications de l’angle xiphoïdien ont été bien étudiées par M. Charpy.

La constriction du thorax nuit-elle au fonctionnement des poumons et du cœur ? Est-elle capable, comme le disent Beau, Maissiat et d’autres, de modifier le type respiratoire normal au point de le transformer