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sous celui-ci un sachet à air communiquant avec un tube manométrique.

La meilleure description du thorax déformé par le corset est assurément celle de Hourman et Dechambre[1]. Ils admettent bien avec Cruveilhier que le thorax prend la forme d’un baril, mais ils signalent une déformation beaucoup plus caractéristique ; M. Bouveret et nous, l’avons retrouvée plus ou moins accusée chez toutes les femmes disloquées par le corset.

« Dans beaucoup de cas, disent ces auteurs, ce n’est pas précisément vers sa marge que la base de la poitrine se trouve resserrée, mais bien vers un niveau élevé au-dessus de cette marge de trois à quatre travers de doigt ; la marge elle-même, au lieu de rentrer dans la cavité abdominale, est au contraire déjetée en dehors, évasée, et le rebord des derniers cartilages vient faire une forte saillie sous les parties molles. De cette façon le thorax dans son ensemble serait plutôt comparable à ces vases antiques à pied élargi et séparé du reste par un col plus ou moins rétréci. »

À l’appui de cette description, Hourman et Dechambre ont publié une figure très caractéristique.

C’est au niveau des neuvième, dixième, onzième côtes que le corset produit son plus fort degré de constriction. Dans les mensurations que nous avons faites sur cent femmes, nous avons trouvé entre le périmètre au niveau de la quatrième ou cinquième côte et le péri-

  1. Hourman et Dechambre. — Malad. des organ. de la respirat. chez les vieillards. Arch. gén. de médecine, 1835.