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I.

PALPATION DE L’ESTOMAC

La palpation de l’estomac, dit Boas, est une méthode précieuse, source fertile en résultats pratiques. Elle est la quintessence de toutes les tentatives diagnostiques, et, comme telle, indispensable. Mais, ajoute-t-il, elle dépend de la plus ou moins grande subtilité personnelle des doigts (persoenliche Fingerfertigkeit). Sans lui attribuer une aussi grande importance, nous croyons que, bien faite, elle est souvent utile ; par la palpation on peut, surtout quand il s’agit de vastes estomacs prolabés avec rétention alimentaire, arriver à dessiner leurs contours et même à déterminer la position du pylore. Il nous souvient d’une femme du service du docteur Bouveret, chez laquelle l’estomac descendait jusqu’au pubis ; le pylore étant situé à peu près au niveau de l’ombilic, il en résultait une vaste poche où séjournaient plusieurs litres de résidus alimentaires. On avait pu exactement déterminer les contours de cette lourde poche et préciser la position du pylore. Ce diagnostic était facilité par le péristaltisme de l’organe ; sous l’influence de la palpation et surtout de légères percussions, on le voyait onduler sous la paroi et dessiner ses contours ; en même temps il devenait en quelque sorte plus rigide, plus facilement perceptible à la palpation.

Elle fournit en outre de précieux renseignements sur la situation des organes voisins et l’on doit à ce propos y faire rentrer le « procédé du pouce » de Fr. Glénard.