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bien espagnolé, quelle géhenne ne souffrent les femmes, guindées et cenglées, à tout (avec) de grosses coches sur les costés, jusques à la chair vive. Oui, quelquefois à en mourir ! »

Riolan, Winslow, Van Swieten, Sœmmering, Buffon, J.-J. Rousseau tour à tour s’élevèrent contre cette barbare coutume.

Malheureusement, tous les avertissements furent vains ; les édits royaux eux-mêmes restèrent sans effet. La mode et l’aveuglement des femmes l’emportèrent toujours sur la raison. Depuis lors, tous les hygiénistes se sont élevés contre les abus du corset. Il nous faudrait de longues citations pour épuiser les polémiques soulevées par cette question depuis un siècle passé. Qu’il nous suffise de rappeler les travaux de Hourman et Dechambre, de Corbin, de Vaissette, Layer, Mongeri, Bonsergent, Michel Lévy, ceux de tous les hygiénistes modernes et de la plupart des anatomistes. On trouvera la bibliographie de ces études à la fin de ces pages.

Or, parmi de si nombreux travaux sur le corset, nous trouvons peu de chose concernant notre sujet, c’est-à-dire son action sur l’estomac. Depuis quelques années pourtant on commence à préciser les éléments de cette étude. En France, citons Corbin, Lévy, Bouveret et quelques autres, rares. C’est surtout en Allemagne que l’on trouve des notions plus précises sur ce point ; elles sont dues à Boas, Ewald, Rosenheim, Ziemssen, dont les noms reviendront maintes fois dans ce travail.