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Et songe que peut-être, un jour, le blanc linceul
Qui tombe du ciel noir couvrira son cadavre.

N’importe ! il faut marcher sur ce linceul mouvant
Jeté sur le sol nu comme sur un squelette,
Il faut traîner au pied la pesante raquette,
Et comme un spectre errer dans la brume et le vent.

Mais le fier trappeur fait à présent moins de courses
Dans son étroit sentier plaqué du sud au nord.
Auprès d’un seul log house, il chasse le castor
Dans de petites swamps et dans de grandes sources.

Et, par des trous bûchés dans la glace, sous l’eau
Eclusée il assoit, tendus, les traps si traîtres,
Plante alentour de vieux éclats noircis de hêtres,
Puis attache au-dessus des pousses de bouleau.

Écœuré de l’amas, un tas de gaules noires
Que l’onde brouillée a couvertes de limon,
L’animal vient flairer le bois frais qui sent bon.
.Et tombe dans le piège aux terribles mâchoires.

Et, le matin, souvent le nemrod en sueurs
Traîne vers son logis, parmi la neige épaisse,